TCP/IP LINUX
Les outils de base
Les outils suivants sont indispensables à connaître lorsque l'on utilise un
système sous Linux. On ne peut ici donner toutes les options de ces commandes. N'oubliez
donc pas que l'on peut avoir plus d'aide en tapant la commande suivie de --help, mais aussi man commande. Exemple netstat --help ou man netstat. Enfin souvenez
vous que sous Linux, on ne peut utiliser indifféremment les majuscules et les
minuscules (la commande ping existe, pas la commande Ping).
- ping
Cette commande est normalement connue de tous. Elle existe dans
tous les systèmes. Elle permet de vérifier si une machine distante répond.
La syntaxe est des plus simple ping
-c 5 192.168.0.1 pour envoyer 5 pings à la machine dont
l'adresse IP est 192.168.0.1.
On peut aussi utiliser le nom de la machine, si celle-ci est renseignée
dans votre fichier Hosts ou dans un serveur DNS.
On peut par exemple utiliser ping pour vérifier si la connexion est toujours
active ou pour la monter.
Si vous ne placez pas l'option -c 5 pour n'envoyer que 5 pings, la
commande ne s'arrête pas. Utilisez alors Ctrl C.
- ifconfig
ifconfig permet de connaître la configuration de vos cartes réseau,
mais aussi de changer celle-ci.
Pour changer la configuration de votre carte réseau, vous devez
taper
ifconfig eth0 192.168.0.2
netmask 255.255.255.0 broadcast 192.168.0.255
Comme les valeurs que je viens de donner sont standards, vous
pouviez simplement taper ifconfig
ETH0 192.168.0.2 (le netmask et broadcast proposés sont
ceux correspondant à une adresse de classe C).
Attention au redémarrage de la machine ce changement sera perdu. Il vous
faut donc modifier en même temps le fichier
/etc/sysconfig/network-script/ifcfg-eth0.
Vous pouvez utiliser linuxconf
pour faire plus simplement le même travail.
On peut aussi désactiver une carte réseau ifconfig eth0 down et bien sûr la
réactiver ifconfig eth0
up
- arp
La commande arp permet de mettre en correspondance des adresses IP
et les adresses MAC. Les options possibles importantes sont
arp -a
pour avoir toutes les entrées ARP de la table
arp -d
nom_de_la_machine pour supprimer une entrée de la table
arp -s nom_de_la_machine
adresses_mac pour ajouter une nouvelle entrée
dans la table.
- route
Cette commande permet de voir, d'ajouter ou d'enlever les routes
se trouvant déclarées sur votre machine. Ainsi pour indiquer à votre
machine où aller trouver les adresses qui ne sont pas les adresses de
votre réseau local, vous devez lui indiquer la passerelle (ou gateway)
vers laquelle elle doit envoyer tous les paquets.
Pour voir les routes indiquer route
-n (on peut aussi utiliser netstat -nr) L'option
-n permet de ne pas avoir la résolution des noms.
Pour ajouter une route par defaut : route add default gateway 192.168.0.1 (La
passerelle vers qui j'envoie tous les paquets qui ne sont pas pour le
réseau local). Pour détruire cette route route del default
Pour ajouter une route vers une machine indiquer route add -host 195.98.246.28 gateway
192.168.0.1 (Indiquer le netmask si celui-ci n'est pas
un mask correspondant à la classe de votre adresse).
Pour ajouter une route vers un réseau indiquer route add -net 195.98.246.0 netmask
255.255.0.0 gateway 192.168.0.1
Enfin pour supprimer une de ces routes remplacer add par del.
La gateway ou passerelle correspond la plupart du temps à votre routeur.
Pour avoir la route que vous venez d'ajouter à chaque démarrage placer la
commande dans le fichier /etc/rc.d/rc.local par exemple.
On peut aussi utiliser linuxconf
pour faire la même chose.
- netstat
Voilà une commande moins connue et pourtant très utile. Je ne peux
ici commenter toutes les options, je vous propose de lire le man netstat. Elle
permet en effet de connaître les ports en écoute sur votre machine,
sur quelles interfaces, avec quels protocoles de transport (TCP ou UDP),
les connexions actives et de connaître les routes.
Pour voir les connexions actives netstat
-nt, pour les ports ouverts netstat -ntl.
On peut aussi vérifier s'il existe une route par défaut, par exemple
existe-t-il une route par défaut vers la machine 195.98.246.28 utilisez
alors netstat -nr | grep 195.98.246.28.
L'option -a énumère les ports en cours d'utilisation ou ceux
qui sont écoutés par le serveur.
L'option -i donne des informations sur les interfaces réseau.
- lsof
lsof permet de lister les fichiers ouverts et
les processus actifs.
lsof -i indique les processus de type internet.
On peut ne demander que pour un protocole lsof -ni tcp:25
ou que vers une machine lsof -ni @192.168.0.1:25
Pour connaître tous les fichiers ouverts par sur /hda1 utiliser lsof
/dev/hda1.
lsof -i -a -p 1234 permet de connaître tous les
ports réseau ouvert par le processus 1234 (-a est interprété comme AND).
lsof -p 1234, 12345 -u 500, toto permet de
connaître tous les fichiers ouverts par l'utilisateur 500 ou toto ou par le
processus 1234 ou 12345.
Il existe des commandes pour faire cela (fuser,ps, netstat..), mais celle ci est très complète.
- traceroute
Traceroute permet de déterminer la route prise par un paquet pour
atteindre la cible sur internet. On peut utiliser soit l'adresse IP, soit
le nom d'hôte. Attention certains FireWall ou routeurs ne se laissent pas
voir avec la commande traceroute.
La commande traceroute est très utile pour savoir ou peut se trouver un
blocage (plutôt ralentissement). Il existe un grand nombre
d'options, entre autre il est possible de choisir les gateway (jusqu'à 8)
pour atteindre une machine. Je vous conseille donc encore une fois de lire
le man traceroute.
- telnet
Telnet est l'outil indispensable à connaître. Il existe en tant
que client sur tous les systèmes. Par contre Linux dispose en plus d'un
serveur telnet permettant d'administrer à distance une machine (quoiqu'il
existe maintenant un serveur telnet sur windows 2000). On peut ainsi
administrer une machine linux depuis un Microsoft quelconque et, mais cela
va de soi, depuis une autre machine linux.
En tant que client, telnet vous permet d'envoyer et de lire vos messages
(voir ici).
Pour pouvoir administrer à distance, il faut que le serveur telnet soit
installé sur la machine que vous souhaitez administrer. Pensez aussi à
vérifier que cela est autorisé dans le fichier etc/inetd.conf et dans
/etc/hosts.allow et /etc/hosts.deny (voir tcp wrappers).
Si vous devez vous en servir sur un réseau local ou sur internet, préférez
lui SSH (ou la version autorisée en France SSF), car alors
les mots de passe ne se promènent pas en clair sur le réseau.
Par défaut il n'est pas possible de se connecter en root avec une
connexion telnet. Vous devez utiliser un autre compte et utiliser la
commande su.
- ftp
ftp est un outil qui permet de télécharger des fichiers entre
machines. Vous connaissez les clients ftp comme ws_ftp.
Sous Linux il existe un serveur ftp, que vous activez dans
/etc/inetd.conf. Il est installé par défaut dans toutes les distributions.
Ce serveur ftp n'est pas lié à l'installation d'apache, comme pour les
systèmes Microsoft où vous devez installer IIS pour bénéficier de ce
service. Attention toutefois le serveur ftp pose un problème de sécurité
important, utilisez plutôt SFTP, qui est disponible avec SSH.
Vous disposez aussi d'un client ftp en ligne de commande sous Linux comme
sous Microsoft. La syntaxe étant pratiquement la même.
[philippe@lycee1 /]$ ftp localhost
Connected to localhost.
220 lycee1.ac-creteil.fr FTP server (Version wu-2.6.0(1) Mon Feb 28
10:30:36 EST
2000) ready.
Name (localhost:philippe): philippe
331 Password required for philippe.
Password:
230 User philippe logged in.
Remote system type is UNIX.
Using binary mode to
transfer files.
ftp> binary
200 Type set to I.
ftp> mget *
Voici les commandes que vous allez utiliser le plus :
dir
|
pour lister un répertoire
|
cd nom_du_répertoire
|
pour changer de répertoire
|
get mon_fichier
|
pour copier un fichier vers votre client (obtenir). Il se
place alors dans le répertoire où vous vous trouviez.
|
mget *
|
copier tous les fichiers du répertoire vers votre station
|
put mon_fichier
|
pour copier un fichier vers le serveur
|
mput *
|
pour copier les fichiers se trouvant dans votre
répertoire.
|
binary
|
pour copier en mode binaire.
|
exit
|
pour quitter
|
Il existe un grand nombre d'autres commandes. Mais vous avez là les
principales, pour copier des fichiers entre machines. La commande ftp vous
rendra un grand nombre de services, car elle permet assez simplement d'échanger
des fichiers entre linux et windows, sans avoir à installer un client ftp ou à
configurer samba.
- nslookup
L'utilitaire nslookup permet d'interroger un serveur de nom
(serveur dns) afin d'avoir des informations sur un domaine ou sur une
machine. Par défaut nslookup utilise le serveur de nom configuré sur votre
machine, vous pouvez toutefois interroger un autre serveur de nom.
[root@aleu /]#nslookup
Default Serveur: localhost Car
j'ai un serveur dns sur ma machine
Address: 127.0.0.1
>help Pour avoir de l'aide
>set type = MX
Pour lister les entrées de type MX (à savoir les serveurs SMTP du
domaine).
>ac-creteil.fr Le nom du domaine dont vous voulez
avoir des MX
Remplacer MX par le type d'enregistrement que vous souhaitez avoir. Par
exemple NS pour les serveurs de nom d'un domaine, SOA pour start of
authority, PTR pour le reverse, A pour une machine.
Pour avoir toutes les informations
set type=ANY
puis le nom du domaine.
On peut aussi utiliser la commande ls
-t CNAME nom_du_domaine pour avoir tous les enregistrements
de type cname (les alias).
Pour interroger un autre serveur DNS que votre serveur par défaut server NAME 195.98.246.50.
- host
Commande presque équivalente, mais dont l’usage est plus simple.
host –a wanadoo.fr 193.252.19.1
Donne de informations sur le domaine wanadoo.fr
host –v –t mx wanadoo.fr
193.252.19.1 Donne des informations sur les MX du domaine Wanadoo (vous
pouvez indiquer un autre DNS).
host –l –t any wanadoo.fr pour obtenir toutes les machines du domaine
Wanadoo. Ici je n’ai pas indiqué de DNS. Le DNS par défaut sera utilisé,
mais si ce serveur DNS n’est pas le DNS du domaine il indiquera qu’il n’est
pas authoritative.
- who
Cette commande permet de connaître les personnes qui sont loguées sur
votre machine.
- last
Cette commande vous permet de voir les dernières connexions ayant
eu lieu sur votre machine (en fait il lit le fichier /var/log/wtmp).
last
sans rien, vous affiche toutes les informations.
last philippe
toutes les connexions de l'utilisateur philippe.
last reboot
tous les reboot de la machine avec la date.
lastb
est une variante de last, dans la mesure ou il ne cherche que les mauvais
login (il lit le fichier /var/log/btmp)
- finger
finger est un service qui vous permet d'obtenir des informations
sur les comptes utilisateurs de votre machine. Ce service est à
proscrire.
sa syntaxe est toutefois assez simple finger toto@la_machine_distante
Pour avoir plus d'informations utiliser l'option -l
Cet exemple montre les deux connexions ouvertes sur la machine aleu.
[root@aleu philippe]#
finger -l
Login: root Name: root
Directory: /root Shell: /bin/bash
On since Sun Oct 22 18:34 (CEST) on tty1 39 seconds idle
(messages off)
No mail.
No Plan.
Login: philippe Name: philippe
Directory: /home/philippe Shell: /bin/bash
On since Sun Oct 22 18:48 (CEST) on pts/0 from 10.100.1.19
No mail.
No Plan.
Par défaut et par sécurité les machines distantes ne permettent pas, ou
plus les commandes finger.
- tcpdump
tcpdump permet de faire des captures de paquets sur votre réseau.
Je présente ici tcpdump car on le trouve sur tous les cd des
distributions. Il n'est pas le plus agréable à utiliser et des utilitaires
de ce type plus conviviaux existent. Mon but n'est pas ici de vous montrer
comment devenir un pirate (en capturant les mots de passe qui circulent en
clair sur votre réseau), mais plus de vous permettre de vérifier par
exemple lorsque votre routeur monte la ligne sans que vous ne soyez
capable de donner l'origine de cette montée de ligne. Comme de plus cela
arrive la nuit (toujours quand on n'est pas là..!), il peut être utile de
placer tcpdump et de capturer les paquets à destination de votre
routeur et uniquement cela. Au petit matin en analysant le résultat vous
savez quelle machine et quel protocole monte la ligne.
Par exemple pour intercepter tous les paquets vers la machine
10.100.1.5 sur le port telnet
tcpdump -l -q -x host
10.100.1.5 and port telnet
Pour intercepter tous les paquets d'une machine vers une autre sur le port
telnet
tcpdump -l -q -x dst 10.100.1.5 and src 10.100.1.19 and
port telnet and tcp
Pour avoir tous les paquets qui arrivent sur votre machine
10.100.1.5 ne pas indiquer la source.
- nmap
nmap est un outil pour scanner les ports ouverts sur une
machine distante. Son utilisation est des plus simple nmap 192.168.0.1 pour
scanner une machine ou nmap
192.168.0.0/24 pour scanner les machines se trouvant
dans le plan d'adressage 192.168.0.0/24
Utilisez l'option -v pour avoir plus d'informations. On peut bien sur
scanner que certains protocoles, par défaut le protocole scanné est TCP.
Pour scanner les deux nmap
-v -sU -sT 192.168.0.1
Les options disponibles sont :
-sT Scanne les ports TCP -sU pour UDP (attention cela est inscrit dans les
fichiers de log de la machine cible).
-sS Est identique au précédent sauf que cela ne laisse pas de trace.
(il y a une différence quant à la méthode mais cela n'est pas l'objet de
cette présentation).
-sP En fait un ping.
-p 20-140 Ne scanne que les ports entre 20 et 140, 1024- scanne tous les
ports à partir de 1024.
-I Pour avoir plus d'information sur le port ouvert, ne marche que si
identd n’est pas utilisé sur la machine cible.
-O Permet de connaître l’os (voir aussi –osscan_guess).
-P0 Permet de scanner les machines qui n’autorisent pas les ICMP echo
request.
[root@aleu philippe]# nmap
-v -sU -sT 10.100.1.1
Starting nmap V. 2.30BETA17 by fyodor@insecure.org (
www.insecure.org/nmap/ )
Host (10.100.1.1) appears to be up ... good.
Initiating TCP connect() scan against (10.100.1.1)
Adding TCP port 139 (state Open).
Adding TCP port 25 (state Open).
Adding TCP port 110 (state Open).
Adding TCP port 21 (state Open).
Adding TCP port 135 (state Open).
Adding TCP port 80 (state Open).
Adding TCP port 1026 (state Open).
The TCP connect scan took 1 seconds to scan 1534 ports.
Initiating FIN,NULL, UDP, or Xmas stealth scan against (10.100.1.1)
The UDP or stealth FIN/NULL/XMAS scan took 4 seconds to scan 1534 ports.
Interesting ports on (10.100.1.1):
Port State Service
21/tcp open ftp
25/tcp open smtp
80/tcp open http
110/tcp open pop-3
135/tcp open loc-srv
137/udp open netbios-ns
138/udp open netbios-dgm
139/tcp open netbios-ssn
1026/tcp open nterm
Nmap run completed -- 1 IP address (1 host up) scanned in 5 seconds
Il n'est pas installé par défaut sur votre machine, mais on commence à le
trouver sur le CD d'installation des distributions. Il existe une
interface graphique (installer nmap-frontend en version rpm).
Evitez de scanner des machines qui ne sont pas vos machines. Ce produit a
pour vocation de vérifier si votre machine est correctement configurée,
pas pour tester les autres.
- ntop
Un outil indispensable. Il tourne comme daemon et vous pouvez voir les
résultats (entre autre ) via une interface web par défaut sur le port 3000
qu'il est possible de changer avec l'option -w.
- TP 1 : Modifier
de façon définitive à l'aide de la commande ifconfig l'adresse IP de
votre machine.
- TP 2 : Chercher les
informations suivantes :
Adresse IP de
la machine www.ac-creteil.fr et le
nom de la machine web de l'académie.
Nom des
serveurs SMTP de l'académie de Créteil. Indiquer le premier serveur, ainsi
que les serveurs secondaires.
Pouvez vous
donner tous les CNAME de l'académie ainsi que le nom réel des machines.
Pouvez vous
indiquer l'adresse IP du serveur proxy de l'académie. Pouvez vous pinguer
le proxy.
- TP 3 : Ecrire un
petit script qui vous permette de savoir quelle machine de votre réseau
envoie des requêtes vers l'internet et sur quel port.
©
Philippe Chadefaux - 10/10/2000 -